Le 19 mars 2025, un tournant décisif s’est produit dans l’est de la République démocratique du Congo : les rebelles du M23, soutenus par le Rwanda selon les autorités congolaises, ont pris le contrôle de Walikale, une ville hautement stratégique et riche en ressources minières comme l’étain et l’or. Cette conquête marque la progression la plus à l’ouest du groupe depuis la reprise de son offensive en janvier.
La prise de Walikale ne se limite pas à une victoire symbolique. Elle offre au M23 le contrôle d’un axe routier crucial reliant quatre provinces de l’est congolais, ce qui affaiblit significativement les lignes de défense de l’armée nationale. Plus inquiétant encore, les rebelles se rapprochent dangereusement de Kisangani, la quatrième ville du pays, désormais à portée de leur avancée.
Et pourtant, cette opération militaire s’est déroulée en dépit des engagements au dialogue. À Doha, quelques jours plus tôt, les présidents Félix Tshisekedi et Paul Kagame avaient pourtant appelé à un cessez-le-feu immédiat (Jeune Afrique).
Sur le terrain, les combats ont fait au moins sept blessés, selon l’hôpital général de Walikale cité par Radio Okapi. Des affrontements violents ont opposé le M23 aux Forces armées de la RDC (FARDC) et à des milices locales alliées, renforçant le climat de tension dans la zone.
Ce regain de violence s’inscrit dans un conflit ancien, hérité des conséquences du génocide rwandais de 1994 et exacerbé par les rivalités autour des ressources minières, notamment l’or, le coltan et l’étain. Selon Voix d’Amérique, cette offensive s’accompagne d’un nouveau déplacement massif de populations, aggravant une crise humanitaire déjà critique dans l’est du Congo.
D’après BBC Afrique, plus de 7 millions de personnes sont désormais déplacées internes dans le pays, un record inquiétant confirmé par l’ONU.