Joseph Kabila rejette les accusations de complicité avec le M23 et défie ses détracteurs

20 mars 2025 - 07:30 - 165 vues

L'ancien président de la République démocratique du Congo (RDC), Joseph Kabila, a fermement rejeté les accusations l'impliquant dans la rébellion du M23, les qualifiant d’« infondées » et relevant d’une manœuvre politique. Face aux soupçons qui pèsent sur lui, il a mis au défi ses adversaires, notamment le président Félix Tshisekedi, de fournir des preuves concrètes de cette supposée complicité.

Une accusation explosive dans un contexte de tensions

La résurgence du Mouvement du 23 mars (M23), un groupe rebelle actif dans l’est de la RDC, a ravivé les tensions entre Kinshasa et Kigali, accusé de soutenir ces insurgés. Depuis plusieurs mois, le gouvernement congolais tente d’établir les responsabilités derrière l’avancée militaire du M23, qui contrôle plusieurs territoires dans la province du Nord-Kivu.

Dans ce climat tendu, certains proches du pouvoir congolais ont laissé entendre que Joseph Kabila, au pouvoir de 2001 à 2019, pourrait avoir des liens avec les rebelles. Une accusation que l’ex-président juge absurde. Selon lui, si une telle complicité existait, « la situation actuelle serait différente », laissant entendre que le rapport de force sur le terrain ne pencherait pas en faveur du M23.

Un défi lancé à Félix Tshisekedi

Joseph Kabila a directement interpellé ses détracteurs, exigeant des preuves de leur affirmation. « Il est facile d’accuser, mais où sont les faits ? », a-t-il déclaré, dénonçant une tentative de diversion pour masquer l’incapacité du gouvernement actuel à gérer la crise sécuritaire dans l’est du pays.

Ces accusations surviennent alors que les tensions entre Kabila et Tshisekedi ne cessent de croître. Malgré son retrait officiel de la scène politique, l’ancien président conserve une influence notable en RDC, notamment à travers son parti, le Front Commun pour le Congo (FCC), qui reste une force politique majeure.

Un plaidoyer pour une solution congolaise aux crises du pays

Au-delà des accusations dont il fait l’objet, Joseph Kabila a insisté sur la nécessité pour les Congolais de prendre en main la résolution de leurs propres problèmes. Il a critiqué le fait que les discussions internationales sur la RDC se déroulent souvent sans la participation active des Congolais eux-mêmes.

« Comment espérer des solutions durables si les principaux concernés sont exclus des négociations ? », a-t-il lancé, dénonçant le rôle prédominant des puissances étrangères et des organisations internationales dans la gestion de la crise congolaise.

Cette prise de parole de Joseph Kabila intervient à un moment où le gouvernement de Félix Tshisekedi peine à stabiliser la situation sécuritaire dans l’est du pays, malgré le soutien des forces régionales et des Nations unies.

Une bataille politique en toile de fond

Les déclarations de l’ex-président ne sont pas anodines. Elles reflètent la lutte politique qui continue d’opposer Kabila et Tshisekedi, dans un pays où les tensions entre anciens et nouveaux dirigeants sont récurrentes. Alors que la RDC se prépare à de nouvelles échéances électorales, cette affaire pourrait raviver les fractures politiques et influencer l’opinion publique.

Si le camp présidentiel maintient ses accusations contre Kabila, il devra désormais apporter des éléments probantspour convaincre la population et la communauté internationale. De son côté, l’ancien chef d’État semble déterminé à ne pas se laisser accabler sans réagir.

Reste à voir si cette nouvelle querelle politique ne viendra pas détourner l’attention de l’essentiel : la quête d’une solution durable à la crise sécuritaire qui frappe l’est de la RDC.

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