Des déclarations du président Kagame suscitent l’indignation au Congo

20 mai 2021 à 04h58 - 578 vues

Dans une interview à France 24 et Radio France International (RFI), à l’occasion de son séjour à Paris pour le sommet organisé par le président Emmanuel Macron sur le financement des économies africaines, le président rwandais Paul Kagame a salué comme un “grand pas” la reconnaissance par la commission Duclert, fin mars, de la “responsabilité accablante” de la France dans le génocide des Tutsis en 1994 (un million de morts). Une partie de l’interview a porté sur le Congo-Kinshasa, voisin du Rwanda.

MASTER CLASS.gif (790 KB)

Il a ainsi été demandé au chef d’État s’il accepterait le jugement d’officiers rwandais pour des crimes commis au Congo selon un rapport de l’Onu de 2010, appelé par les Congolais “Rapport Mapping”, alors que le Dr Denis Mukwege – qui a reçu le prix Nobel pour les soins qu’il donne aux femmes violées au Sud-Kivu (est du Congo), principalement par des soldats congolais et des rebelles hutus rwandais anti-Kigali – a prié la France d’œuvrer pour amener la justice à l’est du Congo.

Le président Kagame a répondu que “le rapport Mapping est très controversé et très politisé” et que “Mukwege est devenu un outil, un symbole de ces forces qu’on n’aperçoit pas. Il reçoit le prix Nobel et on lui dit quoi dire. J’ajoute que d’autres rapports disent l’inverse”.

– “L’inverse ?”, interrompt la journaliste de RFI. “Qu’il n’y a pas eu de crimes dans la région ?”

– “Oui”, répond le président rwandais. “Ni par les personnes évoquées, ni par les pays cités. C’est la théorie du double génocide qui est ici à l’œuvre”. “À cause de cette intoxication les coupables ne seront jamais punis”.

Interrogé sur le bien-fondé de la déclaration d’état de siège dans les provinces congolaises du Nord-Kivu et de l’Ituri, M. Kagame y a vu “un bon mouvement” mais qui “seul, est insuffisant” ; “il faut aussi un plan d’action”. Il a indiqué que des “discussions” étaient en cours pour des opérations conjointes rwando-congolaises dans la région, indiquant qu’il fallait “définir le problème” et “voir jusqu’où aller”. “Le plus important, c’est qu’on se parle”.

Imam.jpg (39 KB)

Des spécialistes affirment qu’il y a déjà des troupes rwandaises au Congo ? “Ils devraient se demander pourquoi” l’armée rwandaise va au Congo, a répondu le président Kagame. Ceux qui dénoncent la présence de troupes étrangères au Congo, a-t-il ajouté, “c’est l’Onu dont les troupes venues de différentes régions du monde sont depuis plus de 20 ans au Congo”, pour un coût de plus d’un milliard de dollars/an et “ne peuvent rien montrer comme résultat”. C’est “un échec” et “on se cache en désignant telle ou telle personne” comme coupable.

Des ONG congolaises se sont indignées de ces “insultes” contre le Dr Mukwege et du “négationnisme” du président rwandais au sujet des crimes commis à l’est de leur pays.

Du coté gouvernement congolais ,ont finalement fini de réagir timidement apres un long silence.

Commentaires(0)

Connectez-vous pour commenter cet article